L’instant

 

L'instant

L

« Nous étions trois au comptoir,la porte du café s’est plusieurs fois ouverte et plusieurs fois refermée…
Nous étions trois au comptoir ,et les voix venaient à nous comme un assaut de mots…
Nous étions trois au comptoir,les pensées de chacun chauffaient dans la tête de l’autre…
Trois heures sonnent dans l’apres-midi moite.Jeanne a les traits tirés,elle sert les clients depuis le matin,des gens que la vie pousse jusqu’ici.Ils viennent et reviennent « Au Grand Bacchus »,mouillés d’on ne sait quelle envie de se jeter l’un sur l’autre,prudents pourtant,car un voisin ne vous veut pas forcément pas du bien… ».
Ils sont donc trois.Et ils vont faire apparaître et disparaître une série de personnages qui vont s’aimer,se taper dessus,se souvenir des belles choses,essayer d’oublier les autres,et adresser au public des bouts de leur histoire. Le temps d’exister un peu dans le regard d’un autre…le temps … d’un INSTANT de théâtre.
Alors,de la Femme au journal à l’Homme au bonnet,du Glauque à la Femme carrée,de la Mariée en rade au Dealer,de la Femme aux cheveux verts au Sdf,Jean-Marie PIEMME peuple son « Grand Bacchus » d’une humanité à la fois poétique et réaliste,grâce à une langue très travaillée,qui rend ses personnages étonnament proches…comme peuvent l’être ceux qu’on « voit » en rêve,et qui restent longtemps dans la mémoire,parcequ’ils nous touchent au cœur.